Dans le cadre de notre démarche DESIR (Dispositif d’Expérimentation de Solutions Innovantes & Rentables), les adhérents du groupe Cultur’Sol se sont réuni à Vaudigny.

Nous ne vous en disons pas davantage ; la presse, en la personne d’Hélène FLAMAND du Paysan Lorrain était présente et nous vous invitons à lire son article ci-après en avant première. Il paraîtra dans l’édition du 1er Février prochain.

En passant, visionner la vidéo !

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CULTUR’SOL

Les couverts végétaux à l’étude

Le 17 décembre, la CAL a convié les adhérents du groupe « Cultur’Sol » à une visite d’un essai sur les couverts végétaux. La rencontre s’est poursuivie par la présentation des résultats des expérimentations 2018.

C’est sur les terres de Gabriel Husson à Vaudigny que la CAL a donné rendez-vous aux adhérents du groupe Cultur’Sol, le 17 décembre, pour la visite d’un essai consacré aux couverts d’interculture. Les associés pratiquent le semis direct depuis 2005. « Nous ne travaillons plus le sol hormis avant les cultures de printemps »,indique Gabriel Husson. « Nous n’avons pas mis suffisamment l’accent sur les couverts les 1ères années, nous avons pris un peu de retard »,reconnaît l’agriculteur.

Sur la plateforme, la CAL a testé un certain nombre d’espèces en pur, « pour imaginer les mélanges derrière », indique Sébastien Guiot, technicien à la CAL. Seigle fourrager, sorgho fourrager multi-coupe, phacélie, trèfle (blanc, d’Alexandrie, incarnat), moutarde (verte, d’Abissiny, blanche), avoine rude, lentilles, vesce (velue d’hiver, commune, pourpre), gesse, fenugrec, sarrasin, radis chinois, luzerne, pois fourrager, et féverole à petit PMG, ont été semé le 8 août dans les conditions caniculaires de l’été. Les participants ont pu se rendre compte par eux-mêmes de l’impact sur le comportement des couverts. « Nous allons mesurer les effets sur la restructuration du sol et le rendement du maïs prévu au printemps prochain »,indique Claude Chalon, responsable technique. L’équipe a, par ailleurs, testé la sélectivité de nouveaux herbicides du colza et du blé sur les couverts.

L’après-midi s’est poursuivie par une restitution des résultats des expérimentations 2018, au restaurant l’Auberge à Haroué.

Couvert permanent de trèfle

Sur la plateforme Damier Vert de Bouvron, les équipes ont semé un couvert permanent de trèfle blanc nain dans du colza en 2016. Un blé a été semé à l’automne 2017, après la fauche du trèfle. Dans le cadre d’un couvert permanent se pose la question de la maîtrise du développement du trèfle. Différentes doses d’herbicide et d’azote ont été comparées. « En juin 2018, les parcelles les plus sales étaient celles où on avait complètement détruit le trèfle. Nous devons continuer à travailler pour trouver la dose optimum d’herbicide », indique Sébastien Guiot. D’autant que le trèfle est maintenant bien implanté.

A Martincourt, chez Philippe Delaire, différents couverts ont été semés entre le colza et le blé. « L’idée était de garder le couvert en vie jusqu’à l’hiver. Avec une contrainte : qu’il n’y ait pas d’impact négatif sur le salissement de la parcelle. Nous avons testé différents herbicides »,explique Claude Chalon. Au printemps, l’équipe a pu observer des écarts importants sur la biomasse du blé. « Le blé n’avait pas la même tête selon le couvert »,souligne Claude Chalon. « Le trèfle d’Alexandrie et la féverole sont favorables au blé, mais le meilleur couvert reste le pois fourrager »,résume Sébastien Guiot. « Ces observations restent à renouveler sur plusieurs années », indique Claude Chalon.

A Martincourt, toujours, des essais ont porté sur les plantes compagnes du colza. Différentes modalités ont été testées : féverole solo, trèfle blanc solo et féverole associée au trèfle blanc. « La féverole est bénéfique : au 28 mars 2018, le colza était plus vert. Et en termes de rendement, la modalité avec féverole présentait un gain de rendement de +1,2 q/ha »,indique Sébastien Guiot.

Fertilisation azotée du blé

A Mamey, Charles Aubriot a accueilli, en 2018, un essai sur la fertilisation azotée du blé. « L’essai a été mis en place, à la suite de plusieurs interrogations d’agriculteurs pratiquant le semis direct. La reprise en végétation à la sortie de l’hiver est moins vigoureuse du fait de la présence de paille en surface. Le sol se réchauffe moins vite et la minéralisation est moins précoce. Une des questions était de savoir s’il fallait mettre de l’azote plus tôt voire en quantité plus importante. Les conditions de 2018 n’ont pas permis d’apporter des conclusions. Il ne faut pas remettre en cause la méthode des bilans »,souligne Claude Chalon.

Un nouvel outil de pilotage de l’azote est en cours de développement par Arvalis-Institut du Végétal. Il est basé sur l’indice de nutrition des plantes (INN). Si, aujourd’hui, le pilotage de l’azote se calcule sur la base d’une dose prévisionnelle recalée en cours de campagne, le nouvel outil promet un pilotage dynamique de l’azote tout au long du cycle de la culture. « Ce que propose Arvalis c’est de s’affranchir de la dose et de la date d’apport et de piloter la trajectoire de l’INN optimal et de déclencher un apport dès qu’on s’en éloigne de trop à cause d’un défaut de fourniture du sol. La mise en œuvre est complexe »,explique Claude Chalon.

Autre sujet à l’étude : la fertilisation phosphore sur colza. « Il existe des plantes compagnes qui ont la capacité de puiser le phosphore et la potasse dans le sol et de les restituer. Il nous faut trouver le compromis entre les plantes compagnes et l’apport de phosphore. Nous travaillons en collaboration avec un chercheur du laboratoire Sol et Environnement de l’Ensaia, qui connaît mieux que nous les mécanismes de la rhizosphère »,explique Sébastien Guiot.

Les essais se poursuivent en 2019. La coopérative va continuer de travailler sur le choix des couverts, des plantes compagnes dans le colza, et sur la sélectivité des herbicides.

Hélène Flamant

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