Collecte d’automne : où vont les plastiques usagés ?

Les 21 et 22 novembre derniers était organisée une collecte de plastiques agricoles usagés. Temps forts de la vie agricole, ces collectes s’inscrivent dans une démarche globale de gestion et de valorisation de ces plastiques. Désormais ancrées dans les bonnes pratiques de la Coopérative et de ses Adhérents, connaissons-nous vraiment les enjeux et les acteurs de ces actions ?

Laurence CHONE, en charge des collectes pour la CAL, répond à nos questions.

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Organisées sur différents sites du Groupe CAL, qui est à l’origine de ces collectes ?

Depuis 2001, les collectes de déchets agricoles organisées par la Coopérative Agricole Lorraine sont encadrées par ADIVALOR. Cet éco-organisme privé, à but non-lucratif, est né d’une démarche volontaire des metteurs en marché et des distributeurs de monter une filière de gestion des déchets. Il a pour mission d’organiser la collecte et la valorisation des intrants agricoles en fin de vie, mission pour laquelle il réunit et implique tous les acteurs de la filière agricole : metteurs en marché, distributeurs, coopératives, négoces et agriculteurs.

Avant la création d’ADIVALOR, des actions étaient déjà menées en Lorraine ; dès 1996, l’ensemble des coopératives régionales avaient en effet mis en place des collectes « Ferme Propre », soutenues par la Région et l’Agence de l’Eau.

Quelles sont les motivations d’une telle démarche ?

Sur le plan règlementaire, un décret de 1994 rend l’agriculteur responsable de l’élimination de ses déchets d’agrofournitures. Le brûlage et l’enfouissement des déchets sont par ailleurs interdits. En cas d’engagement en MAE (mesures agroenvironnementales), l’agriculteur doit aussi pouvoir justifier de la bonne élimination de ses bidons vides, et l’attestation de remise de déchets fournie lors de la livraison des emballages usagés en est la preuve. Plus simplement, cette démarche de recyclage résulte d’une volonté de contribuer au développement d’une agriculture durable et respectueuse de l’environnement ; et le fonctionnement de la filière repose sur le principe de responsabilité partagée entre agriculteurs, distributeurs et industriels.

Quel est le coût de ces collectes et à qui revient-il ?

L’éco-contribution appliquée sur chaque produit à l’achat permet de financer la filiale ; le pictogramme ADIVALOR appliqué sur les produits phytopharmaceutiques signifie que le metteur en marché du produit contribue au financement de la collecte et de la valorisation des emballages usagés.  L’engagement des distributeurs est conséquent par la mise à disposition de sites et de personnels pour accueillir les agriculteurs les jours de collecte ; il est en partie compensé par un retour sur la valorisation des produits recyclés.

Pourquoi il y a-t-il plusieurs collectes organisées au cours de l’année ? Et pourquoi tous les sites ne sont-ils pas concernés ?

Les plastiques usagés ont vite tendance à devenir encombrants dans une exploitation; d’où la mise en place de deux périodes de collecte dans l’année. Par ailleurs, du fait du nombre croissant de familles de produits  (il y en a maintenant 7 différentes sans compter les PPNU) et des volumes conséquents, les collectes de printemps ont dû être scindées en deux : une collecte pour les produits « élevage », puis une pour les produits « grande culture ». Pour l’agriculteur, c’est certes se déplacer potentiellement deux fois. Pour la CAL et pour les prestataires, c’est aussi plus de journées mobilisées, mais des volumes respectant les seuils réglementaires, et surtout la seule façon d’arriver à gérer l’ensemble des différents flux, de faciliter leur logistique et leur recyclage.

Si un volume maximal est imposé lors des collectes, un volume minimum est également requis afin d’optimiser les coûts logistiques : c’est la raison pour laquelle tous les sites ne peuvent être sollicités en tant que points de collecte. Le maillage des sites est néanmoins étudié avec l’ensemble des distributeurs de la région afin que chaque agriculteur puisse trouver un point de collecte à proximité de son exploitation.

Que deviennent les déchets collectés ?

Plus de 93% des plastiques collectés sont recyclés sous différentes formes : sacs poubelles, éléments de construction, tubes et canalisations, raccords en plastique, mobiliers urbains, …

Les déchets dangereux (produits phytos non utilisables), quant à eux, sont éliminés dans des installations spécialisées.

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À titre d’exemples :

• 5 bidons de 10 litres recyclés = 1 mètre de tube pour l’industrie

• 5 Big Bags recyclés = 2m2 de plaques isolantes pour le bâtiment

• 100kg de bâches plastiques recyclées = 650 sacs poubelles de 100litres

 

 

 

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D’où l’importance d’un bon conditionnement des plastiques usagés !

Pour pouvoir recycler et valoriser les produits, il est important qu’ils soient propres et bien conditionnés. Il est donc indispensable de respecter les règles de tri, de préparation et de conditionnement des emballages afin d’assurer la pérennité de la démarche :

• Emballages parfaitement vides

• Bidons rincés et égouttés (bouchons à part)

• Big Bags et sacs fagotés

• Films usagés triés par catégorie

Le non-respect de ces règles rend le recyclage impossible et peut s’avérer dangereux pour les opérateurs ! Vous pouvez retrouver toutes les conditions de collecte ici.

 

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Cette année, 600 tonnes de plastiques usagés ont été collectées sur les sites de la Coopérative Agricole Lorraine, contre seulement 130 en 2012. Chaque année, les tonnages collectés et recyclés augmentent ! Continuons donc à recycler pour limiter les importations de matières premières, contribuer aux économies d’énergie et réduire les émissions de gaz à effet de serre…

Les prochaines collectes

La collecte de cet automne concernait exclusivement les bidons vides, les big bags et les sacs papier de semences. Pour les produits relatifs à l’élevage (bâches ensilage, films enrubannage, ficelles et filets), nous vous donnons rendez-vous :

Mardi 24 janvier 2017 sur les sites de BEGNECOURT, BERNECOURT, BLAMONT, CHATENOIS, COLOMBEY-LES-BELLES, ROVILLE-AUX-CHÊNES, UZEMAIN et VALHEY.

• Et en avril-mai dans tous les sites « Ferme Propre ».

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